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Saint-Cyr eut, dans sa partie occidentale,
beaucoup à souffrir des bombardements répétés anglo-américains pendant l'été de
1944, bombardements visant le viaduc de la Motte. Presque toutes les maisons constituant
le village nommé les "Maisons Blanches" furent alors détruites, en particulier
le Manoir du Coq, qui était construit sur le coteau et dominait la vallée .
Le logis seigneurial, situé prés de l' église, à disparu à une date
indéterminé. Parmi les bâtiments qui le constituaient, s'en trouvait un monté sur un
pivot comme un moulin.
L'église paroissiale actuelle, restaurée de 1868 à 1877, présente quelques
vestiges de l'édifice roman qu'elle a remplacé et qui avait sensiblement le même plan,
sauf que les deux chapelles latérales étaient plus petites. Ce sont les murs nord et est
de la chapelle septentrionale, la moitié nord du mur de l'abside qui était alors
semi-circulaire, le mur oriental de la chapelle du midi, et le contrefort gauche de la
façade occidentale. A la fin du XVème siècle, l'église qui tombait en ruines fut
reconstruite sur l'ordre de Louis XI, dit-on, en tout cas avec les subsides offerts par
les seigneurs de sa cour. L'architecte en fut probablement Guillaume Artault, curé de la
paroisse, le même qui surveilla les travaux du château d' Azay le Rideau.
Primitivement un portail se trouvait à la façade ouest surmonté de la grande
fenêtre qu'on y voit encore. Il fut fermé en 1740 et remplacé par une baie en anse de
panier flanquée de pilastres. La seule entrée qui reste fut alors la proche sud-ouest
édifié au début du XVIème siècle, grâce à la libéralité de la famille RUZE. A sa
façade, entre deus contrefort d'angle sculptés et surmontés d'un clocheton, un arc en
accolade orné de crochets circonscrit l'ouverture en arc brisé et forme à sa partie
supérieure un cul-de-lampe orné d'un écusson aux armes de France et supportant une
vierge dans une niche, au milieu du fronton triangulaire. Entre ses branches est un second
écusson aux armes de RUZE : " de gueules, au chevron ondé d'argent et d'azur de 6
pièces, accompagné de 3 lionceaux d'or, les deux du chef affrontés". A
l'intérieur, couvert d'une voûte à huit compartiments, un e autre accolade, surmontée
également d'une statue, circonscrit la porte de l'église .A gauche du porche, on
remarque une tourelle d'escalier, a droite le contrefort sud-ouest de la chapelle
méridionale est orné d'une statue moderne de Sainte-Eulalie.
Sur la commune de Saint-Cyr se trouve le château moderne de Charentais. Ce domaine
est un ancien fief relevant de Tours, qui appartenait au XVIème siècle à la famille
RUZE citée plus haut.
Le coteau qui se dresse à l'ouest de la Choisille, près de son embouchure, porte
quelques traces du fort de Monboyau, élevé sur cette motte qui à laissé son nom au
village voisin, par Foulques Nerra pendant sa lutte contre Eudes, comte de Blois. Ce fort
était en bois et entouré de fossés profonds.
Entre Tours et l'église de Saint-Cyr, la route passe auprès d'une maison du
XVIème siècle remaniée et prolongée au début du XIXème siècle; elle est bâtie à
flanc de coteau, et élevée seulement d'un rez-de-chaussée et d'un haut toit d'ardoises
à lucarnes. C'est la Grenadière ( la petite grenadière, de nos jours ) que Balzac puis
le chansonnier Béranger habitèrent quelques temps.
La Perraudière est un château moderne où subsistent des vestiges d'une
construction du XV7me siècle. Ce fief relevait de Chaumont. Le chapitre de Saint-Martin
de Tours le vendit en 1653 à René Bouault, sieur de la Cantinière. En 1669, Claude
perrault y fut reçut par Etienne Bouault, seigneur de Fontenailles et de la Cantinière,
conseiller et secrétaire du Roi. Il est possible mais non prouvé que la Perraudière fut
le berceau de la famille Perrault qui aurait donné son nom au domaine en l'acquérant au
XVIème siècle.
Les Trois-Tonneaux sont une maison de campagne sans intérêt archéologique, mais
qui tire son nom de caves anciennes où l'on voit des tonneaux de pierres logés dans des
caveaux aménagés dans les galeries. Celle-ci reçurent une décoration picturale
représentant des scène de vendange, et des armoiries de seigneurs divers. Il reste
quelques traces de ces peintures.
La Gagnerie formait un fief relevant de Marmoutier. Le bâtiment date du
XVIIIème
siècle, mais le mur de clôture est flanqué de tours d'angles plus anciennes.
Ranjard - " la Touraine Archéologique" ( joseph Floch -
7éme édition - 1978) |