La Perraudière ou Peraudière

www.jardins-de-france.com
Retour   

P4.jpg (43178 octets)

Propriété des Archevêques de Tours, puis de divers propriétaires successifs dont le Chapitre de Saint-Martin. En 1716, le domaine appartient à Pierre Denis, écuyer et conseiller du roi Louis XV. Il fait placer son écusson sur les grilles du portail. Une copie existe sur la façade nord ( photo ci-contre ).

P5.jpg (45441 octets)

On raconte que le jardinier d' un propriétaire de 1887, trouva, en arrachant du lierre, deux niches à droite et à gauche de la porte. Elles ont contenu deux bustes en terre cuite que l'on peut découvrir aujourd'hui au Musée du Louvre.

ME0000034965_2.jpg (8210 octets)

ME0000034966_2.jpg (9114 octets)

En 1980, la commune de Saint-Cyr se porta acquéreur en décidant de faire jouer son droit de préemption. Le 6 juin 1981, l'acte d'achat fut signé par Claude Griveau, alors conseiller général et maire de Saint-Cyr. Depuis , le parc est ouvert au public et le Service des Parcs et Jardins y a entrepris la restauration et la réorganisation des plantations existantes. Le Château converti en mairie est restauré et agrandi d'un corps de bâtiment neuf à la place des " communs " n'ayant pu être conservé. Les cadrans lunaires et solaires qui s'y trouvaient ont été transférés sur le mur Est de la Perraudière face à l'allée des tilleuls.

La paroisse de Saint-Cyr formait jadis un fief, appelé à l'origine Chaumont. Ceci est confirmé par le rôle de 1639 qui indique : « Le fief appelé Chaumont, nommé aussi le fief de Saint-Cyr ».
Au commencement du IXe siècle, selon le Dictionnaire d'Indre-et-Loire, La Perraudière était la propriété des archevêques de Tours. L'un d'eux, Adelard, le donna au chapitre de son église vers 885, donation confirmée par Charles le Gros en 886. Mais par la suite le chapitre en fut dépossédé car, en 1042, le domaine se trouvait aux mains de Geoffroy de Chaumont.
Celui-ci l’aurait donné à sa nièce Denise de Fougères, qui épousa Sulpice d Amboise et dont les descendants allaient le garder jusqu'au XVe siècle. Pierre d Amboise, après en avoir vendu les deux tiers à réméré à Jeanne de Rosny pour 2000 écus, le récupéra l'année suivante. D'après le terrier de Saint-Martin, c’est Anne de Buei1, épouse de Pierre d'Amboise, qui pour2 300 écus d or payés comptant revendit le 8 novembre 1460 ces deux tiers à l’église Saint Martin de Tours. L'autre tiers, donné en dot à leur fille Catherine d'Amboise, passa à Jean d'Aigreville en 1465, puis à Macé- Guernadon en 1466, qui le céda pour 440 écus à Saint-Martin le 9 février 1477.
Devenu propriétaire du domaine tout entier, le chapitre en attache les revenus aux offices claustraux de chambrier et de chefcier. Le fief possédait le droit de haute, moyenne et basse justice, celui d'avoir un bailli, un greffier, un sergent, des notaires et la moitié du bac et passage sur la rivière de Loire au droit de Saint-Cyr, l'autre moitié appartenant à l'abbaye de la Clarté-Dieu.

Le 10 septembre 1653, le chapitre vendit à René Bouault, seigneur de la Cantimère « la maison seigneuriale de Saint-Cyr consistant en plusieurs corps de logis dont l’un était bâti comme un moulin à vent sur un pivot tournant». Ces bâtiments, ajoute-t-on sur le terrier de 1785, n'existent plus et sont aujourd’hui les terrasses, jardins et vignes de Monsieur le Chevalier du Coudreau, lequel était propriétaire de la Grande-Perraudière.

René Bouault, commissaire des guerres, avait épousé Marie Perrault, qui lui avait apporté en 1624 la « Périgaudière » à Saint-Cyr, reçue dans le partage des biens de son père, Claude Perrault. Ce dernier, d'après le tableau généalogique établi par Louis de Grandmaison, serait l'oncle de Claude (l’architecte) et de Charles (célèbre auteur des contes) fils de Pierre décédé en 1652, chef de la branche parisienne de la famille. C'est probablement René Bouault qui remplaça l'appellation de « Périgaudière » par celle de « Perraudière », qui sera dorénavant le seul toponyme employé. Simple «maison et closerie », elle continue de relever à foi et hommage simple «de l’insigne église Saint-Martin de Tours ».

Le successeur de René Bouault fut son fils Étienne, baptisé à Saint-Cyr le 23 juillet 1640. Conseiller et secrétaire du roi, seigneur de la Cantinière et de Pontenailles, il reçut à la Perraudière en 1669 Claude et Jean Perrault lors de leur voyage de Paris à Bordeaux. Mais, en 1687, une procédure s’engagera entre ses créanciers et le chapitre. Celui-ci demandait que les biens saisis sur Étienne Bouault de Fontenailles ne soient vendus qu'à charge de recevoir chaque année une rente de 200 livres assignée sur une grande place,vague où était autrefois construit le bâtiment et manoir de Chaumont sur une pièce de terre étant au bas d'une autre de vigne renfermée depuis dans la closerie de la Perraudière et sur une autre appelée « la Garenne ».

La contestation durait encore avec ses héritiers au début du XVIIIe siècle et le 20 mars 1713, la Perraudière fut acquise par Pierre Denis, écuyer. La succession de ce dernier donna lieu à une licitation au bailliage de Tours et le 1 juin l737, le domaine fut acquis par la veuve de Mathieu Augeard procureur du roi à Tours . Baptisé en cette ville le 14 septembre 1651 il en fut nommé garde des Sceaux de la Chancellerie le 7 mai 1679. L'année suivante, en la même paroisse de Saint-Saturnin, le 4 mars 1680, il unit ses jours à Anne de Cop. Il mourut le 3 mars 1724 et son épouse le 29 mars. Leurs deux fils, Mathieu et Jacques, procédèrent aux partages le 19 janvier 1741. La Perraudière échut au cadet, Jacques, baptisé à Tours le 19 octobre 1687. Écuyer, maître d'hôtel ordinaire de Monseigneur le duc d'Orléans, régent du royaume, il vendit son héritage le 6 novembre 1747 à Françoise d'Hallais, veuve de sieur Joseph Pézeron, marchand. La description qui en est faite alors mérite d'être relevée : « La maison et closerie de la Perraudière, située en la paroisse de Saint-Cyr, consiste en un grand corps de logis pour le maître, avec grande salle, cuisine et corridor, deux grandes chambres hautes avec chacune leur petit cabinet dans les tourettes, avec une autre petite chambre et corridor assurant la communication. Tout en haut de l'escalier de bois était une chapelle, grand grenier couvert d'ardoises, deux grandes caves sous les dits logements. »
Bien qu'incorporé dans une construction plus récente, ce corps de bâtiment est parfaitement reconnaissable par son haut pignon septentrional « à rondelis ». Il est flanqué à l'angle nord-ouest, sur un cul de lampe mouluré, d'une élégante tourelle en encorbellement où quelques assises de briques alternent avec celles de pierre de taille. Celle qui lui faisait pendant au sud-ouest et qui est encore expressément mentionnée en 1785 a malheureusement disparu. Les percements au nord ont été modifiés mais il est probable que ceux du premier étage étaient des fenêtres à meneaux. A la base du mur occidental se trouve un escalier de pierre qui descend dans une cave en voûte appareillée. Elle communique avec une seconde qui est aujourd'hui entièrement sous la cour. Ce sont là les seuls vestiges de l'édifice primitif qui fut enclavé sans doute avant 1785 dans une construction quadrangulaire plus vaste qui semble présenter au nord une petite cour intérieure. L'extrémité méridionale de la belle charpente du logis du XVe siècle fut supprimée pour former la croupe du nouveau bâtiment. Mais la brisure de la ligne de faite est nettement visible du chemin.
L'acte d'achat de 1747 décrit longuement les différentes dépendances et montre que le château était construit sur une petite terrasse d'où l'on descendait par un perron de pierre à deux rampes sur une grande terrasse. Un grand escalier de pierre donnait accès à deux autres plus basses. De l'une d'elles, on pouvait aller à l'église par une porte ; de la seconde, une allée plantée de marronniers d'Inde ouvrait sur le chemin bordant la rivière. Cette entrée en arc surbaissé se remarque encore aujourd'hui surplombant la levée, après le pont provisoire Bailey. On disait alors : « Le chemin tendant de Tours au Pont de la Motte. » A cet endroit, il y avait une maison à deux niveaux, avec cave et grenier, que tous les actes disent occupée par deux locataires. Étaient compris dans cette vente, à l'exception du linge et de l'argenterie, tous les meubles, les bois de chauffage et d'ouvrage, le vin vieux et nouveau contenu dans onze poinçons. Le prix total était de 16 000 livres payables par acomptes échelonnés dans le temps, le second ne devant intervenir que dans quatre ans et le solde à sa volonté. Mais la dame Pezeron ne put jamais s'acquitter de sa dette car elle dut abandonner tous ses biens à ses créanciers. Le fils Augeard l'avait assignée en retrait lignager, mais s'en étant désisté et en l'absence de jugement reconnaissant ce retrait, le syndic des créanciers vendit la Perraudière le 28 février 1749 à Jean Tabareau, marchand fabriquant à Tours et Françoise Leroux, demeurant paroisse Saint-Pierre le Puellier, pour 12 000 livres. La presque totalité de cette somme fut payée par les acquéreurs à Jacques Augeard en déduction de ce qui lui était encore dû.
Jean Tabareau agrandit son domaine en achetant aux fabriciens de l'églisede Saint-Cyr le 19 septembre 175110 un espace de terrain de « 30 chaisnées appelé le Grand cimetière », joignant les murs de la Perraudière. La paroisse ayant besoin d'un nouveau dais, il se chargea de la dépense et on lui accorda un emplacement dans l'église pour y faire mettre un banc. Mais lorsqu'ils aliénèrent la propriété le 18 avril 1768 n à Louis-Julien Bellanger et Geneviève
Abraham, ils déclarent ne pas avoir usé de cette faculté qu'ils transmettent aux nouveaux acquéreurs.
Ces derniers n'en useront pas davantage puisque ce droit est à nouveau mentionné quand ils revendront la maison le 3 septembre 1779, mais il est question cette fois d'une rétribution de 3 livres. Les nouveaux propriétaires sont Jean-André Coudreau, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, capitaine en premier dans le corps royal du génie à la résidence de Saumur et sa sœur Gertrude, demeurant à Angers. Dès l'année suivante, on voit présent à un mariage le 18 juillet 1780, André du Coudreau capitaine dans le génie militaire, « seigneur de la Perraudière »4. Il est également cité dans les mêmes circonstances le 11 juin 1787. C'est probablement lui (le prénom n'étant pas indiqué) qui comparut par fondé de pouvoir à l'assemblée électorale de la noblesse de Touraine en 1789, avec la seule mention « écuyer, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint Louis».
En vertu d'une commission du 22 juin 1782 et des lettres du 5 septembre 1785, Jacques Périer, arpenteur royal de la maîtrise particulière des Eaux et Forêts de Tours, entreprit la rédaction du terrier de la seigneurie de Saint-Cyr appartenant à l'église de Saint-Martin 14. Le 11 septembre 1785 comparurent devant lui Jean-André Coudreau et sa sœur, qui déclarèrent posséder dans la censive du fief, terre et seigneurie de Saint-Cyr, vulgairement appelée Chaumont :
- Le lieu, maison et closerie de la Perraudière consistant dans un corps de logis servant pour le logement du maître avec deux petites tourelles aux angles nord-ouest et sud-ouest/ avec un autre bâtiment au bas des terrasses. Dans le clos était le château et principal manoir de cette seigneurie vendue par le chapitre de Saint-Martin à René Bouault seigneur de la Cantinière le 12 décembre 1653 ;
- la closerie appelée Gratte Chien ;
- un espace de terrain appelé le Grand cimetière pris à rente par monsieur Taboureau, l'un des ci-devant propriétaires, deux arpents de vigne, jardin, potager avec fontaine et jet d'eau, lesquels formaient la garenne de la seigneurie.
A cela est annexé un plan qui fait apparaître une construction quadrangulaire présentant une sorte de cour intérieure. Il est donc évident que cette transformation n'a pu être effectuée qu'avant 1785 et vraisemblablement après 1768.
Le 6 juin 1791, le frère et la sœur aliénèrent la Perraudière dont il est fait à nouveau une description très précise : on indique même au milieu du jardin un bassin alimenté par une source qui ne tarit jamais. Usant de la faculté accordée par décret de l'Assemblée nationale, ils ont racheté « les droits casuels dus en cas de mutation au fief de Chaumont dépendant de Saint-Martin » devenu bien national.
L'acquéreur était Jean-Baptiste Chicoisneau de la Valette, ci-devant fermier général de Sa Majesté, qui désirait mettre sa famille en sécurité loin de Paris. C'est à la Perraudière que naquit son troisième enfant, un garçon cette fois, auquel il ne put donner ses prénoms ; on l'appela « Absinthe » nom de la plante figurant au  messidor an II. Il faudra un jugement du tribunal de Châtellerault du 16 juin 1830 pour rectifier son état civil. Un deuxième garçon naquit à la Perraudière le 10 mars 1796, Joseph-Octave, auteur de la branche de la Borde à Neuillé-Pont-Pierre.
Peu de temps après sans doute, la Perraudière changea de mains. On voit en effet le nouveau maire, le citoyen Moreau, installé le 16 fructidor an VIII (3 septembre 1800) réunir le conseil général de la commune le 10 frimaire an IX (1er décembre 1800) au lieu de la Perraudière « en notre maison servant de maison commune ». Il aurait quitté ses fonctions en 1801 et il nous a été impossible à ce jour d'éclaircir dans quelles circonstances Bazile Félibois, de Monein (Pyrénées Atlantiques), Maria Touya, sa femme, et Jean Touya recueillirent la Perraudière qu'ils vendirent le 5e jour complémentaire de l'an XII (22 septembre 1804), devant Mtre Petit. Les minutes de ce notaire ayant été détruites en 1940, il n'a pas été possible de retrouver l'origine de propriété.
Les acquéreurs étaient François-Charles Moisant et Joséphine le Gobien, son épouse, d'origine bretonne. Appartenant à une vieille famille de Touraine connue depuis 1650 et qui donna notamment à la ville de Tours deux échevins, des administrateurs de l'hôtel-Dieu, François-Charles Moisant mourut quelques années plus tard, le 28 mai 1808, laissant quatre enfants mineurs. Par plusieurs actes en 1825, la veuve garda la propriété de la Perraudière, où elle décéda le 24 juin 1834. On note que dans la masse des biens de sa succession figurent le château de Langeais et sa forêt. Les enfants manifestèrent alors l'intention de vendre la Perraudière, et leur oncle, Mériadec Moisant, désirant la conserver dans le patrimoine familial, s'en rendit acquéreur le 4 décembre 1834 18 pour 35 000 francs avec le mobilier et l'argenterie. Mais, deux ans plus tard, il disparaissait à son tour, le 4 décembre 1836. Dans un testament rédigé le 24 avril précédent, il exprime ainsi sa volonté concernant ses neveux : « qui ont bien voulu lui céder la Perraudière au prix que je leur avais fixé et dont peut-être ils eussent pu obtenir mieux, celle-ci doit leur retourner et je leur lègue par préciput et hors part avec vaisselle, linge, voiture, harnais, provisions. L'héritage était très important car à la Perraudière s'ajoutaient trois maisons à Tours rue Royale, dont l'Hôtel d'Espagne, les bois de Châtenay, la closerie de la Moisanderie, la ferme du Haut Cerisier à Langeais, deux terrains à Paris, près la barrière du Maine. Après partage entre eux en 1837, l'une des nièces Zéphirine, épouse de René Boisseau de Beaulieu, resta seule en possession de la Perraudière.
Devenue veuve, le 14 mars 1861, elle revendit, le 24 mai 1870, le domaine dont la maison de maître semble avoir l'aspect qu'elle a aujourd'hui, avec une façade principale au midi, une autre à l'opposé, avec rez-de-chaussée, premier étage et mansardes. Sur le chemin au nord s'élève la maison de concierge, au couchant celle du jardinier. L'entrée se fait « sur le chemin haut de Saint-Cyr, par une grille », mais il existe une porte cochère ouvrant sur la levée. A noter que dans le mur de séparation avec la Grenadière est percée « une claire voie avec grille, dont les titres ne sont pas connus mais remontant à plus de trente ans » 20. Un siècle plus tard, on constate que les choses sont restées en l'état !
Le nouvel acquéreur était François Washington Mélizet, demeurant à Paris, mais sujet américain né à Philadelphie. Peut-être est-ce à lui qu'il faut attribuer la construction des communs à proximité du château qui ne sont pas mentionnés dans son acte d'achat. C'est une construction ayant une certaine allure, formée d'un corps de logis central flanqué de deux ailes en légère saillie à pignon triangulaire. Tous les linteaux des percements au premier niveau sont en plein cintre et la partie méridionale est élevée sur une cave, vestige probable des servitudes disparues figurant sur les plans de 1785 et 1813. Il est presque regrettable que les projets d'aménagement actuels en prévoient la démolition.
F. W. Mélizet avait un fils, François-Louis, et deux filles, Mme de Seroux et la baronne de Noirfontaine. D'après les lois en usage dans les États de New York et de Pennsylvanie, il avait le droit de disposer de toute sa fortune en faveur de son fils. Aussi, lorsqu'il mourut à Cannes le 30 janvier 1887, « il fut convenu que Louis-François garderait la Perraudière moyennant cependant une soulte d'environ 65 000 francs à Mmes de Seroux et de Noirfontaine ». On raconte que son jardinier, en arrachant du lierre sur le pignon septentrional du logis du XVe siècle, le seul qui avait encore alors sa tourelle, trouva deux niches inégales à droite et à gauche de la porte. Elles ont d'ailleurs été respectées et sont toujours visibles. Elles auraient contenu deux bustes en terre cuite où l'on voulut reconnaître Louise de Savoie et Charles de Valois. Elles furent mises en sûreté à l'intérieur de part et d'autre du palier du grand escalier. Plus tard, elles furent données ou vendues au musée du Louvre par les héritiers 22. En effet, François-Louis Mélizet était célibataire et, quand il décéda à Saint-Symphorien le 3 juin1928, il légua par testament la Perraudière, alors en très mauvais état, par moitié aux trois enfants de madame de Seroux et l'autre au fils de son autre sœur Edmond-Louis Viet Bodson de Noirfontaine. Tous les quatre la vendirent le 29 janvier 1931 à Alain de Malleray et Andrée Dargouge son épouse.

En 1964, la Perraudière était à la Compagnie civile immobilière Rabelais-Perrault, anciennement dénommée « société en nom collectif Alain de Malleray et Cie ». Elle fut alors vendue le 30 octobre 1975 à Mme Marie Piston d'Eaubonne, épouse de monsieur Patrick de Warren. Ces derniers procédèrent à une profonde restauration de l'immeuble. Des serres en ruines où F. W. Mélizet, grand voyageur, entretenait des plantes exotiques, furent rasées, une véranda et une colonnade plaquée sur la façade septentrionale encore figurées sur une gravure de Georges Pons en 1976 5 furent supprimées.

En 1980, la Perraudière étant en vente, la commune conformément aux dispositions prévues par la loi du 31 décembre 1975, décida de faire jouer son droit de préemption par une délibération du 15 septembre 1980 à la presque unanimité des membres du conseil, sur le prix de vente envisagé et approuvé par les Domaines. Cette acquisition fut déclarée d'utilité publique par un arrêté préfectoral du 29 octobre suivant. Le 6 juin 1981, l'acte d'achat fut signé par Claude Griveau, alors conseiller général et maire de Saint-Cyr.

Depuis cette date, d'importants travaux qui arrivent à leur terme ont été entrepris pour rénover l'intérieur du bâtiment et l'adapter d'une manière fonctionnelle à l'usage des services administratifs de la commune. L'ancien hôtel de ville, très original, datant de 1934, n'en est pas abandonné pour autant, mais se trouve inclus dans ce vaste complexe, enchâssé dans l'écrin de verdure constitué par le parc magnifique d'où l'on a une vue sans égale sur Tours et la vallée de la Loire.
Curieusement, on pourrait presque dire que la municipalité retrouve les lieux qui furent le berceau de l'agglomération actuelle. Mais il est certain que les chanoines de Saint-Martin n'y reconnaîtraient point la propriété vendue en 1653 à René Bouault.

 

REF . Saint-cyr sur Loire une commune à la recherche de son passé

Retour